Si l’on connaît bien ses albums d’humour, il a néanmoins énormément travaillé sur d’autres thèmes dans les années 80. Il a illustré les oeuvres de Francis Blanche, de Frédéric Dard, des éditions luxueuses de Tristan & Iseult, les poèmes de Baudelaire… Des gravures, des sérigraphies… à foison.
Sans cela, il serait peut-être en train de graver des planches de zinc pour l’art « classique ».
Car Serre a eu comme premières amours le
monde du vitrail. Son grand cousin, Jean Gourmelin, lui presente Maurice Max-Ingrand, maître verrier. Celui ci l’engage comme chef d’atelier.
Il a réalisé les vitraux du dôme de la cathédrale de Washington, conçus à Paris puis envoyés et montés sur place. Il a également exécuté les panneaux à Ivry et des églises un peu partout en Bretagne.
En effet, l’État avait commandé à l’atelier de Max-Ingrand des oeuvres pour la plupart des églises qui avaient été détruites ou touchées durant la guerre. Donc, potentiellement, lorsque vous vous
promenez dans certaineséglises bretonnes, vous pouvez observer du Serre ! Trois personnes composaient l’atelier, lui se chargeait, entre autres, des proportions :
accomplir le dessin du vitrail, puis le transposer en dimensions réelles, choisir les coloris.
Ce passage par l’art sacré lui a permis d’acquérir la plupart des techniques classiques. Manière au noir, gravure sur bois, peinture sur verre… C’est pour cela qu’il a adopté un trait hachuré. Il y a fait ses classes, puis il a progressivement arrêté.